J’avais essayé, sur la Lande de Bize Carosse de l’amadouer à l’aide son animal préféré : la chèvre.
On le sait les chèvres sont des animaux capricieux qui ne demandent qu’à s’échapper et l’amarrage de la dite chèvre avec 4 bouts qu’il avait fallu régler pour que l’animal se tienne tranquille, sans bouger, avait demandé un temps certain.
(ce n’est pas à un ex gamin qui a gardé les troupeaux dans son enfance qu’il faut apprendre que le chèvres sont des engeances qui arrivent à passer à travers les haies pour aller brouter le champ de choux interdits d’à côté, alors que les vaches, bien placides, se contentent se faire ce qu’on attend d’elles : brouter l’herbe)
Mât avait fini par se redresser, après beaucoup d’efforts et au bout d’un long moment.
Cette fois, j'avais demandé l’aide de Letreuil, le copain de Mât, que j’avais installé confortablement au balcon avant, jouant ainsi le rôle d’un Roméo séducteur capable d’attirer à lui son pote.
Plein de bonne volonté Letreuil voulait bien aider Mât à se mettre droit, si ce n’est que je l’avais installé à l’envers et que la manivelle coinçait un peu à chaque tour...
Afin de caler Mât, j’avais acheté et installé une chaussure adaptée à son pied, perfectionnée, articulée.
Ainsi chaussé confortablement, Mât devait se maintenir dans l’axe du bateau, tout en gardant une liberté de mouvement.
Le mât-riage se préparait donc sous un soleil de plomb et une chaleur africaine à la mairie de Por9.
La cérémonie devant avoir lieu dans l’intime été, seuls deux garçons d’honneur, David et Patrick, étaient présents pour la célébration, rejoints un moment par Yves, passé saluer cet évènement.
Mais Mât avait sans doute décidé, une fois de plus, qu’il prendrait quelques libertés avec le trajet bien droit que tout le monde attendait de lui, aussi, au premier décollage, il se mit à faire un grand écart avec la verticale attendue.
Avait-il trop arrosé son mariage, ou bien était-ce la faute de la semelle à bascule dont la pointure, trop petite, ne permettait pas le maintien correct de son pied ?
Toujours est-il que pour le tenir dans son ascension, les deux garçons d’honneur furent sollicités pour tenir la traîne de Mlle Balancine de chaque côté.
Du coup, ce Mât rieur, se trouvait marri d’être obligé de filer droit, contraint de retenir ses écarts de conduite, et mon objectif, qui était de conduire seul la montée des marches de Mât, sans Cannes, se trouvait raté.
A l’avenir, je compte maintenant sur les sœurs Jumelles, Triborde et Bâborde, pour maintenir Mât dans son rôle. Elles ont normalement les épaules assez solides pour ça.
A suivre ....
