Le Chantier Rabeau est un festival annuel, généreusement offert par les Lasses Marennaises, un club de voile connu localement pour son savoir-faire dans la réparation et la restauration de bateaux classiques.
Leur base est située dans une magnifique baie, principalement occupée par des familles et des entreprises ostréicoles, au sud de notre région, à côté du pont de l'île d'Oléron.
J'avais déjà rapporté une excursion à ce festival mais avec un groupe différent cette année, et avec une suite réussie au port de Boyardville (annulée l'année dernière à cause du mauvais temps).
Nous avons réitéré encore cette année !
Participants :
Vincent sur le Major
David et Niky sur Valentine IV
Alain sur Dom
Jean-Marc sur Copain des Isles (avec Alain et Véronique)
Philippe sur Keep Cool (avec Frédérique)
Philippe sur Muddy (1ère nuit seulement)
Daniel sur Gros-Merle
Gérard sur Gab Lou
Ainsi, le jeudi 8 août vers 10h15, la flotte s'est élancée de la base VAP à Port Neuf. Daniel, sur Gros-Merle, était parti deux heures plus tôt depuis l'île de Ré, pour nous rejoindre quelque part sur la route.
La matinée voyait se développer une brise très légère, comme prévue : juste de quoi continuer à avancer malgré le contre-courant, même si plusieurs d'entre nous ont pris leurs rames ou leurs moteurs pour rejoindre l'île d'Aix, située à 13 kilomètres de là (pardon : 7 milles !!), un peu en dessous de la moitié du parcours.
Comme c'est souvent le cas, une fois le tour de l'Île d'Aix effectué, nous avons reçu une brise de nord-ouest bienfaisante et, la marée tournant en notre faveur, avons pu naviguer jusqu'à la fin du voyage, le long de la côte ouest de l'Île d'Aix, passer devant le célèbre Fort Boyard et descendre dans les chenaux menant à travers et autour des nombreux parcs à huîtres et bancs de sable qui font de l'extrémité sud de notre aire de jeu un défi de navigation si intéressant. Ce n’est pas trop compliqué, mais cela nécessite une attention constante.
Quoi qu'il en soit, tout le monde semblait s'en sortir, même si j'avais pris conscience que la barre de Valentine IV était lâche et lorsque j'ai vérifié, j'ai vu que l'un des supports métalliques qui maintenaient le gouvernail en place était cassé, je ne sais pas comment. Malgré cela, tout semblait, pour le moment, gérable.
Les Lasses Marennaises avaient demandé à tous les bateaux participants de se rassembler près du Fort Louvois, le fort du XVIIe siècle qui garde le chenal sous le Pont d'Oléron et d'attendre leur appel pour rentrer : il fallait attendre qu’il y ait suffisamment d'eau...
Alors que nous tournions tous dans la baie, le vent s'est soudainement levé et est devenu très fort avec des rafales.
Alors que je faisais un virement de bord, le safran a finalement rendu l'âme. J'ai alors contacté par radio les Lasses pour leur demander si je pouvais arriver un peu plus tôt, à la rame. J'ai donc ramé, ce qui n'était pas facile compte tenu de l'eau très agitée et du vent fort.
Puis, peu à peu, la flotte est arrivée pour s'amarrer sur la plage, à l’endroit prévu.
Quelques amis des Lasses sont venus pendant que j'étais en train d'amarrer Valentine IV, ont pris mon safran, pour me le rendre une demi-heure plus tard, réparé. Quelle gentillesse ! Merci encore…
Comme toujours, la soirée a été très agréable, avec des apéritifs et de la musique « live » à l'extérieur, puis un délicieux repas à l'intérieur du hangar.
Ensuite, toujours fatigués, tout le monde a vérifié les prévisions et s'est mis d'accord sur une heure de départ, avant d'aller dormir.
Mais notre heure de départ convenue a été renversée par des amis des Lasses qui, connaissant bien le coin, ont expliqué qu'en raison des particularités de la région (canal dans la baie et forme de la baie elle-même) nous ne pouvions pas travailler selon les tables des marées publiées.
Alors au lieu de chercher à partir le plus tard possible (10h ou 10h30) étant donné que nous ne pouvions pas arriver à Boyardville avant 17h45, nous avons dû partir à 8h !
Le lendemain matin, nous avons donc tous pris un petit-déjeuner précipité, encore une fois aimablement fourni par les Lasses, avant de nous diriger vers une matinée magnifique mais avec un vent très léger. Mais comme nous avions toute la journée, nous étions heureux de dériver lentement hors de la baie et dans la zone centrale contenant tous les bancs de sable et parcs à huîtres.
J'ai ramé presque toute la journée ; d'autres ramaient et utilisaient leur moteur.
A l'approche de Boyardville, nous avons tous trouvé une légère brise nous permettant de virer de bord pour trouver des bouées ou des mouillages au large de la plage juste au Nord du port. Là, nous n'avions pas grand-chose à faire à part nous reposer jusqu'à ce que nous puissions entrer dans le port.
Vers 17h30 nous nous dirigeons donc vers la petite rivière (la Perrotine) qui a des pontons devant les portes automatiques gardant l'entrée du port, puis dans le port et sur nos amarres.
Après une longue journée chaude et très moite, les douches étaient très demandées avant de manger ensemble dans l'un des restaurants du port. Il n’y eut pas beaucoup de sommeil cette nuit-là. Boyardville étant clairement un lieu de villégiature très prisé et donc très bruyant jusque vers 3h30 !
Pour le retour le lendemain matin, plusieurs d'entre nous (Vincent, Alain, Niky et moi) avons choisi de partir dès l'ouverture des portes du port à 6h15 afin d'être sûrs de rentrer à Port Neuf à temps pour sortir les bateaux de l'eau à midi (plutôt que d'attendre jusqu'à 17h30 environ à la prochaine marée montante).
Il faisait encore assez sombre lorsque nous avons quitté le port et la rivière et une fois en eau libre, nous avons pu constater à quel point le vent était fort, en plus d'être du Nord-Est, le plus au nez possible !
Même si le courant était globalement favorable, cela nous a donné un vent de marée très prononcé et donc une mer extrêmement agitée. Il faisait également beaucoup plus frais étant donné l'heure matinale, donc dans l'ensemble, c'était un peu difficile.
Nous avions déjà envisagé que nous aurions probablement besoin d'un moteur, tout comme Vincent et Alain, pendant la première heure ou plus. Une fois atteint l'emblématique Fort Boyard, ils ont tous deux essayé la voile et pendant un certain temps, ils ont très bien réussi dans ces conditions. Sur Valentine IV nous sommes restés au moteur car notre voilure n’est pas assez puissante pour supporter ce genre de rythme.
Les deux majors semblaient d’abord bien avancer mais finalement ils ont opté pour le moteur afin de progresser. Une journée vraiment très fatigante !
Au moins, à quelques milles de la Rochelle, le vent s'est bien calmé pour laisser place à une très belle brise de navigation. Nous sommes néanmoins tous venus au moteur, pour arriver à temps à Port Neuf. Et après un déjeuner très agréable dans le hangar, nous sommes tous repartis chez nous.
Une note désagréable pour nous : à moins de 3 minutes de chez moi j'ai dû m'assoupir une seconde au volant : sortie de route pour se retrouver dans un champ labouré !
Aucun blessé et étonnamment peu de dégâts sur la voiture et la remorque. Au moment d’écrire ces lignes, je n’ai pas encore testé le bateau pour déceler des dommages. Une leçon salutaire sur la nécessité de gérer notre fatigue après ces voyages !
Quoi qu’il en soit, un bon voyage, avec, encore une fois, un super groupe d’amis partageant les mêmes valeurs.