Atelier alignements - dérive

Le 20/03/2023

Dans Vie de l'association

Texte et images: VAP

Avec l’automne et la fraicheur des températures, le plaisir d’aller sur l’eau n’est plus le même … !!

Aussi, les membres de VAP, suite à la proposition d’YGG se sont-ils réunis au sec à la base de Port Neuf afin de discuter théorie au cours d’un « atelier  » portant sur les alignements et la prise en compte de la dérive en mer.

Il s’agissait pour Yves de théoriser, afin que nous le décryptions, un phénomène qui était perçu de manière empirique lors de nos navigations.

La première partie de son intervention a été basée sur les alignements.

Un alignement est un couple de repères fixes dont le déplacement apparent de l’un par rapport à l’autre donne des indications sur le déplacement du bateau. Ils peuvent être constitués par une bouée et un repère à terre au-delà d’elle (un arbre, un rocher, une maison …) ou par deux repères à terre (un rocher sur la plage et un arbre ou un immeuble situé loin derrière.)

Lors de chaque navigation, Yves a pris le reflexe de toujours observer le paysage terrestre de manière à surveiller sa progression et ses éventuelles perturbations (dérive, ralentissement).

L’observation des alignements d’amers choisis permet alors de visualiser les évolutions du canot : le long d’une côte ils permettent d'évaluer sa vitesse et les effets d’un courant éventuel. Pour vérifier si on progresse à la vitesse espérée il faut utiliser des alignements situés approximativement par le travers. C’est avec l’habitude qu’on arrive à détecter avec de tels alignements si un courant contraire risque de vous faire louper la marée.

En se dirigeant vers une côte ou un objectif quelconque, ils permettent de compenser une dérive liée au vent et/ou au courant.

Pour vérifier si on dérive par rapport au cap qu’on suit il faut recourir à des alignements situés soit droit devant (c’est l’idéal mais pas toujours disponible) soit de part et d’autre du cap qu’on suit.

1er point à retenir, plus les amers utilisés sont éloignés l’un de l’autre, plus la précision du décalage entre eux est bonne et permet une correction adaptée.

L’explication étant d’autant mieux retenue qu’elle est mise en pratique, nous avons utilisé les moyens du bord pour visualiser le propos d’YGG…

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Pour adapter les propos de notre mentor à notre plan d’eau, une mise en situation s’impose :

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A noter : les alignements permettent également, au mouillage, de contrôler la bonne tenue de notre ancre.

De plus, à défaut de compas de relèvement, la mesure de l’alignement entre notre canot et un autre bateau permet de mesurer le risque éventuel de collision : on prend un point fixe sur notre canot (hauban, dame de nage…), on l’aligne sur l’autre bateau. 

Si l'alignement observé (ou l’azimut relevé) reste constant, il y a risque d’abordage (route de collision) ; si l’autre bateau se décale vers l’avant de notre alignement, on passera derrière lui ; à l’inverse, si l’autre bateau se décale en arrière  de notre alignement, on passera devant lui.

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La seconde partie de son intervention a évoqué la prise en considération de la dérive liée au courant lors de la préparation de notre navigation.

Nous nous sommes d’abord penchés sur les documents afin de prendre la mesure de la situation autour d’un exemple : une carte marine, un « bloc côtier » à la page des courants de marée.

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L’explication de la prise en compte des courants a été formalisée autour d’un exemple : nous voulons aller de La Rochelle à l’île d’Aix, distante de 7 milles.

Nous estimons la vitesse de notre canot à 3 nœuds et envisageons donc un trajet de 2h30 pour rejoindre l’île d’Aix (point A sur la photo).

Supposons que l’heure de départ prévue fait que pendant toute cette durée le courant devrait porter vers le Sud Est à une vitesse moyenne de 1 nœud (point B)

Le « calcul » à effectuer (point C) est simple : 1 nœud x 2h30= 2,5 milles.

Cette « distance » doit être reportée sur la carte à partir du point de départ dans la direction du courant (point 1).

Le cap à suivre au départ de La Rochelle pour atteindre l’île d’Aix en tenant compte du courant devra donc être celui qui rejoint notre destination à partir du point 1 (ici environ SSO, soit 210°).

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Merci Yves pour cet atelier (et les corrections apportées à l'article) !!