La Cayenne – et une grande partie de la Seudre – est principalement le domaine des ostréiculteurs qui tolèrent plutôt qu'accueillent les petits voiliers comme les nôtres.
Sur l'eau, leurs énormes bateaux métalliques filent à toute allure et ne feraient certainement pas de victimes à la légère ! Mais en général, ils sont faciles à éviter et un signe amical est généralement salué par un sourire.
Vers midi, nous sommes tous partis profiter d'une brise légère mais suffisante pour la majeure partie de la descente jusqu'à Mornac.
Très relaxant, cela a permis à chacun d'admirer les vastes marais environnants avec leurs petites cabanes de pêcheurs isolées et les grands groupes d'aigrettes et autres échassiers récemment revenus de leurs aires d'hivernage. C'est un endroit sauvage, d'une beauté unique.
Miles et moi avons eu le temps d'observer Alain dans son remarquable canoë équipé de deux moteurs hors-bords, avançant à merveille.
On peut le voir ici en action: https://youtube.com/shorts/KNkp1gkgzWU
(copier-coller le lien dans votre navigateur)
Au bout de deux heures environ, nous sommes entrés dans le petit chenal de Mornac.
Un chenal vraiment charmant, sinueux et tortueux à mesure qu'il se rétrécit vers le petit port. De petites cabanes aux couleurs vives, avec des pilotis en bois, le bordent. Autrefois cabanes de pêcheurs, beaucoup appartiennent aujourd'hui à des propriétaires qui les utilisent comme « résidences weekend ».
Une fois amarrés dans le pittoresque petit port de Mornac, nous nous sommes installés à la terrasse d'un restaurant encore fermé pour le pique-nique habituel – c’est toujours, à mon avis, un moment agréable et important de nos sorties.
Puis, à 15 heures, nous avons largué les amarres pour le retour.
La conversation du midi avait surtout porté sur la perspective d'un retour à la voile difficile, si le vent n'avait pas tourné. Et effectivement, une fois sur les eaux libres du fleuve, non seulement le vent avait forci, mais il allait clairement souffler principalement du nez, avec un vent de plus en plus fort à mesure que nous avancions.
Il était clair pour Miles et moi que, même si nous aurions pu naviguer facilement la première partie, avec un vent à quelques degrés du nez, nous aurions bientôt à prendre un virage où le vent serait de face. Nous avons hésité – j'avoue que j'étais un peu nerveux, car mes blessures au dos étaient toujours présentes et s'aggraveraient certainement avec un vent de bord soutenu – et nous avons décidé de ne pas hisser les voiles et de rentrer lentement au moteur.
Yvoanne a fait de même. Muddy et Chico Mendes ont décidé de naviguer et, hormis quelques manœuvres au moteur, ont fait du très bon travail malgré de nombreux virements de bord, et sont revenus en bonne forme et pas trop loin derrière nous.
J'aurais dû préciser qu'alors que Miles et moi hésitions à hisser les voiles, nous avons aperçu un balbuzard pêcheur qui tournoyait et planait au-dessus de nos têtes. Un spectacle magnifique ! Nous avions vu de nombreux poissons – certains assez gros – bondir hors de l'eau à côté de nous et nous nous demandions quel type et quelle taille de poisson les chassait. De toute évidence, c'était un terrain de chasse idéal pour un oiseau de la taille du balbuzard pêcheur. Un moment magique !
Tout le monde a atteint le poste d'amarrage de la Cayenne sans encombre. La rivière était maintenant assez agitée et la température de fin d'après-midi baissait rapidement. Tout le monde était donc fatigué, ce qui est compréhensible, car les bateaux étaient dégréés avant le long trajet du retour.
Une journée de navigation vraiment agréable, avec un bon groupe d'amis, à qui un grand merci.
