On the road

Le 10/07/2023

Dans Remorque

Texte et images: VAP

Comme le dit la chanson, « nous étions (sommes/restons…) jeunes et larges d’épaules, bandits joyeux insolents et drôles (?)… » et souhaitons profiter de l’aspect transportable de nos canots.

Pour ce faire, il faut un bateau, une remorque et une voiture.

A partir de là, de vastes horizons s’ouvrent à nous et permettent d’envisager des navigations ici et ailleurs; image idyllique de la pratique de notre activité….

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« La mer revient toujours au rivage », revenons donc à notre propos…

Pour envisager de partir naviguer ici ou là il faut être en adéquation avec la réglementation. Cet aspect a été traité ici : Réglementation remorques

Il faut aussi avoir réglé la remorque à notre bateau. Cela a été vu ici : Régler une remorque de bateau

Maintenant il s’agit de prendre la route, c’est ce que nous allons évoquer.

Propos liminaire

Tout d’abord l’auteur tient à signaler que cet article ne se veut pas exhaustif. Il n’est pas non plus un « mode d’emploi » ; il s’agit juste de traiter quelques aspects de la conduite avec une remorque.

L’auteur se dégage donc par avance de toute responsabilité: comme à bord le capitaine est seul responsable, le conducteur l’est dans son véhicule.

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Check list avant de partir (feux, freins,…)

Tout d’abord, avant de partir, il convient de vérifier certains points sur sa remorque :

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S’il existe, il faut absolument contrôler très sérieusement l’ensemble du système de freinage : gaines, mâchoires, frein à main… Néanmoins nos canots étant très légers, la plupart du temps nos remorques ne sont pas freinées.

Les roues (pneumatiques, fixation des jantes, roulements) sont souvent le point faible des remorques : la qualité de construction est parfois aléatoire, et nos remorques sont le plus souvent négligées, patientant l’hiver au fond du jardin avant de reprendre du service.

De plus, la qualité des pneus, est souvent très moyenne ; ils sont parfois usagés, cuits par le soleil ou sous gonflés.

Mieux vaut rouler avec des roues légèrement sur gonflées que sous gonflées : un pneu n’éclate jamais à cause d’un surgonflage, mais toujours en étant sous gonflés.

Il faut également toujours vérifier que les pneus ne chauffent pas, à chaque arrêt, après un parcours à vitesse élevée.

Il faut donc contrôler la pression des pneus régulièrement !

Si les roulements ont goûté au sel lors des manœuvres de mise à l’eau, ils sont très certainement « rouillés ».

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Régulièrement aussi, il faut donc caler la remorque sur des plots (ou parpaings) et contrôler les roulements : il ne doit pas y avoir de jeu.

Attelage

Il faut impérativement qu’il y ait un dispositif de sécurité: le plus souvent dans notre cas (canots légers, remorque non freinée) une chaîne est fixée entre la remorque et l’attelage de la voiture.

Equipement

La remorque doit être équipée d’une roue de secours, dun triangle de signalisation, dampoules de rechange pour les feux et léclairage, dun cric, dun antivol

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Attacher le chargement (le canot en l'occurence)

D'abord, il faut centrer au mieux les poids, aussi bien dans l'axe longitudinal que latéral.

Dans l'idéal, toute la charge devrait se situer sur l'axe des roues: ainsi la conduite serait idéale, tout comme la stabilité.

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Dans la pratique c'est souvent impossible mais il vaut mieux s'arranger pour centrer les poids au maximum au niveau de l'essieu durant le trajet.

Sur la route :

Rouler à une vitesse modérée peut permettre de rouler tranquille : 90-100 sur autoroute, c’est bien suffisant !

Dans certains pays, la vitesse avec remorque est même limitée à 80-90kms/h (Espagne, Italie, Danemark, Finlande…) !

Attention en se rabattant après avoir doublé : l’attelage a une longueur importante…. : mieux vaut éviter de faire une queue de poisson avec la remorque ! La pêche, cest pour plus tard, sur leau.

Dans les descentes, attention (y compris sur des faux-plats en descente)!

Ce nest pas pour rien quun panneau limitant la vitesse des véhicules avec remorque/caravane est placé en haut des descentes: la remorque pousse et la mise en lacet guette, alors qu’en montée on ne court aucun risque (voir plus loin dans larticle).

Une remorque coupe les virages, en tenir compte à chaque virage, particulièrement dans les ronds points.

La distance de freinage peut être doublée, du fait du poids tracté qui sajoute à celui du véhicule tracteur.

Penser à régler les rétroviseurs en tenant compte de la remorque (de manière à pouvoir voir les roues de la remorque).

Par forte brise, surtout latérale, faire comme à bord : ne pas hésiter à prendre des ris.

Le croisement de poids lourds et des cars est susceptible de déstabiliser la remorque à cause de la masse d’air déplacée : sur route étroite, mieux vaut ralentir, serrer à droite afin délargir le couloir de circulation. Il en va de même lors des dépassements : on peut être surpris et sentir un déplacement, qui peut précéder un départ en lacet.

Anticiper : c’est une règle d’or.

En fait, il faut quasiment réapprendre à conduire, car tout est différent avec une remorque !

Mise en lacet

C'est le grand danger de la conduite avec remorque. Une mise en lacet peut intervenir en roulant trop vite, dans un long virage, dans une descente, lors du croisement ou dépassement de poids lourds, ou si la charge se déplace.

Quezaco ?

La remorque se met à osciller, à aller de droite à gauche, de plus en plus, car il s’agit d’un phénomène d’oscillation qui ne demande qu’à s’amplifier si l’on ne fait rien. Les conséquences sont dramatiques.

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La seule solution consiste à remettre la remorque en traction… et pour cela, dans la plupart des cas, on ne doit pas freiner, mais accélerer  (si possible en fonction de la circulation).

C’est contraire à notre intuition pourtant.

Mais bien souvent, on va devoir d’abord ralentir pour pouvoir accélérer ensuite…

Toute tentative de compensation avec le volant aggrave la situation, avec un risque de perte de contrôle.

Il faut au contraire garder le volant immobile, le bouger à peine, juste pour rester sur sa voie: c’est l’immobilisme du volant qui permettra à la remorque de se stabiliser. Dès que la remorque oscille, on peut poser le coude sur l’accoudoir pour stabiliser la main sur le volant.

L’accélération ne change rien au problème. Si l’oscillation est trop forte, il faut lever le pied, voire freiner, avec douceur. Généralement, le freinage modéré aide la remorque à se stabiliser en augmentant le poids sur l’attelage. Ensuite on pourra à nouveau accélerer.

Il est difficile de s’entraîner à maîtriser une mise en lacet. En a-t’on d’ailleurs véritablement envie ?

Il faut donc anticiper :

  • régler la géométrie
  • centrer le maximum de poids sur l'essieu
  • bien gonfler les pneus
  • bien arrimer le bateau à la remorque (sangles à cliquet)
  • contrôler le poids sur la flèche
  • rouler doucement, notamment en descente et se méfier des appels d'air

 

Avec tout ça, si tout va bien, dans le rétroviseur devrait « s’éclairer la lande «  tandis que nous partons naviguer…